Transition écologique : revenons à plus de rationalité et de pragmatisme !

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Moratoire ? Alors que le potentiel de l’hydraulique est déjà très largement exploité et que les électrons des nouveaux réacteurs nucléaires seront produits, au mieux, à partir de 2038, il y a un paradoxe assez incroyable à défendre une certaine électrification des usages avec un moratoire sur le solaire et l’éolien, seules sources de production capable de fournir rapidement de nouvelles quantités de courant décarboné.

Coefficient Ep/Ef ? L’incohérence pousse certains à vouloir tripatouiller un coefficient scientifique (le coefficient Energie primaire / Energie finale de l’électricité), pour favoriser artificiellement les logements chauffés à l’électricité au motif qu’ils sont décarbonés en négligeant par la même occasion les pertes pour produire et transporter les électrons. Ces pertes ont pourtant des conséquences bien tangibles puisqu’il faut par exemple arrêter certains réacteurs nucléaires en été, car ils réchauffent des cours d’eau déjà soumis au stress hydrique et à de fortes augmentations de températures.

Versailles ? Luc Rémont, Président d’honneur d’EDF, fait lui aussi un double contre-sens dans une récente interview au journal Le Figaro en laissant penser que l’on pourrait consommer sans modération l’électricité, sous prétexte qu’elle serait décarbonée. En utilisant l’expression « c’est Versailles ici ! » il oublie que beaucoup de Français ont du mal à payer leurs factures et qu’il n’est pas loisible d’oublier tout le travail des dernières années sur la sobriété et l’efficacité énergétique. L’énergie la moins chère sera toujours celle que l’on ne consomme pas.

Sobriété, efficacité énergétique, respect des principes scientifiques, diversification des vecteurs énergétiques (électrons décarbonés, molécules de gaz verts, …) sont les seuls chemins crédibles d’une décarbonation qui rime avec sécurité d’approvisionnement du pays, pouvoir d’achat des ménages et compétitivité des entreprises. Ne l’oublions pas !

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