Accélérer la décarbonation des bâtiments en préservant le pouvoir d’achat des occupants et en limitant la pointe électrique hivernale

Notre vision | Accélérer la décarbonation des bâtiments en préservant le pouvoir d’achat des occupants et en limitant la pointe électrique hivernale

Second secteur consommateur d’énergie après les transports avec plus de 40% des consommations d’énergie en France et responsable de près de 20 % des
émissions directes de gaz à effet de serre, le bâtiment jouera un rôle central dans l’atteinte de la neutralité carbone.

Concernant la construction neuve, il est regrettable que la RE2020 ne reconnaisse pas le biométhane.
Les dispositions réglementaires doivent préparer l’avenir et ne pas exclure une énergie renouvelable en devenir qui répond aux exigences d’émission de gaz à effet de serre. Il s’agit d’une position incompréhensible et purement idéologique. La RE2020 constitue une rupture forte dans les modes constructifs. Son impact sur les coûts de construction pour les maîtres d’ouvrage et les ménages doit être suivi et analysé de manière sincère avec la filière bâtiment (clause de revoyure).

Le label post-RE 2020 promis doit être mis en œuvre au plus vite, conformément aux premiers axes proposés par le Plan Bâtiment Durable (élargissement des exigences de la RE2020 à d’autres indicateurs).

Clairement, c’est la rénovation des bâtiments existants, qui constitue l’enjeu essentiel pour la décarbonation et la condition de réussite ou d’échec de ce
secteur : 50 % du parc de logements datent d’avant 1975 et au moins 15 % du parc sont des passoires énergétiques (4,8 millions de logements). Les rythmes
de rénovation affichés dans les différents scénarios (SNBC, RTE, ADEME) sont très ambitieux, de l’ordre de 800 000 logements par an, rénovés au niveau BBC. On est aujourd’hui loin du compte. Certes, des progrès sont affichés dans les intentions : Service public de la rénovation, Mon accompagnateur Renov entre autres et, sur le plan financement, transformation du CITE en MaPrimeRénov’ dont l’augmentation du nombre de dossiers traités montre la pertinence.
Encore faudrait-il s’assurer que ce succès apparent nous met dans la bonne trajectoire : or, aujourd’hui l’écrasante majorité des dossiers MaPrimeRénov’ finance des gestes seuls de rénovation, seul 0,1% finance des rénovations globales.

Il y a un vrai risque de s’engager dans des voies qui, in fine, seront moins efficaces et mettront en risque le pouvoir d’achat des occupants. Ainsi, soutenir massivement la PAC électrique en substitution des énergies fossiles sans procéder préalablement à une rénovation du bâti (et MaPrimeRénov’ n’y met aucune condition) est un choix de courte vue, car l’étape suivante qui consistera à isoler le bâti pour réduire les besoins conduira au remplacement de la PAC devenue trop puissante ou à son fonctionnement dégradé.

En cohérence avec le principe Energy Efficiency first établi par l’Union Européenne dans le cadre de la révision de la Directive sur l’Efficacité Énergétique, c’est à la réduction des consommations d’énergie (de toutes les énergies) qu’il faut s’attaquer en priorité, la baisse des émissions de gaz à effet de serre viendra avec. On ne peut donc que s’inquiéter du mauvais signal envoyé par la refonte du DPE qui, sous couvert d’introduire un critère carbone vertueux, desserre l’exigence de performance énergétique, le seuil de la classe B passant de 90 à 110 kWhep/m2.an.

Mais, au-delà des enjeux strictement énergétiques, le bâtiment est avant tout un lieu de vie pour nos concitoyens, où les enjeux de confort, de maîtrise des factures, de lutte contre la précarité énergétique sont omniprésents. L’envolée actuelle du prix des énergies y est particulièrement problématique et, au-delà du bouclier tarifaire mis en place par les pouvoirs publics, c’est un véritable « Bouclier énergétique » qui doit être instauré pour aider les ménages, notamment les plus fragiles, à maîtriser les consommations. Ainsi, pour les ménages chauffés au gaz ou au fioul (1 million de logements raccordables au réseau de gaz), il faut remplacer rapidement le parc de vieilles chaudières (60 % du parc gaz) :

  • Par des chaudières gaz THPE conduisant immédiatement à une baisse des consommations de 25 à 30 %. Cette solution, compatible avec la montée en puissance des gaz renouvelables (biométhane, biopropane et hydrogène vert) doit faire l’objet d’un appui ponctuel type CEE coup de pouce pour les ménages modestes.
  • Ou par des PAC hybrides, qui permettent une baisse des émissions de GES de plus de 70 % tout en limitant la pointe électrique hivernale.

Chiffres clés

  • 42 %

    Part du gaz dans la consommation finale d’énergie pour le chauffage des bâtiments résidentiel et tertiaire – Source CEREN – 2019

  • 23.4 g/kWh

    Valeur de référence du contenu CO2 du biométhane – Source étude QUANTIS et ENEA

  • 17 %

    Part du bâtiment (résidentiel et tertiaire) dans les émissions directes de CO2 nationales –Source CITEPA – 2019

Neutralité carbone dans le bâtiment en 2050 : efficacité énergétique et gaz renouvelables.
Coenove

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