3 questions à Arnaud Bousquet, nouveau Secrétaire Général de France Gaz Renouvelables
Publié leRécemment arrivé chez FGR, pouvez-vous nous décrire le contexte dans lequel vous arrivez ?
J’ai rejoint FGR au 1 er juin dernier avec la volonté de contribuer à la poursuite de l’émergence des gaz verts au cœur des territoires. Le biométhane était sur une belle dynamique mais j’arrive dans une période charnière de son développement avec notamment la révision des tarifs d’achat qui a marqué un fort ralentissement dans les projets.
Mon arrivée est aussi marquée par une forte actualité réglementaire avec la promulgation de la loi Climat et Résilience le 24 août dernier et notamment la création des « certificats de production de biogaz » (CPB) qui doivent permettre aux projets de taille plus importante n’ayant pas accès au tarif règlementé d’achat d’être financés grâce à la commercialisation des certificats de production de biogaz.
Vu de FGR, nous espérons que cette nouvelle disposition va permettre de relancer l’émergence des projets suite à la baisse des tarifs. L’enjeu des CPB sera pour autant de réussir à préserver un équilibre optimal entre les projets industriels et les projets agricoles afin que tout type de projet trouve à être financé.
Les autres actualités de FGR, ce sont l’arrêté tarifaire, l’évolution de la réglementation des ICPE et la transposition de la Directive RED II qui impose aux porteurs de projet de prouver le caractère durable de leur production d’énergie.
Notre souhait avec les membres de FGR, c’est de retrouver les conditions de stabilité réglementaire pour offrir de la visibilité aux investisseurs et relancer les projets.
Et sur le terrain, au sein des territoires, quelle est la dynamique et la vision de la place du gaz renouvelable dans le mix énergétique ?
Quand bien même, les ambitions de la PPE et de la SNBC (qui vont être révisées) n’étaient pas à la hauteur de nos attentes, les ambitions des Régions administratives françaises, des Chambres d’Agriculture locales et de nombreux autres acteurs de terrain sont plus élevées que la PPE et espèrent disposer de gaz renouvelable dans leur mix énergétique local.
Face à cette attente, il y a des interrogations légitimes de riverains et de citoyens sur les impacts de la méthanisation. Beaucoup l’oublient mais la méthanisation existe depuis longtemps. Mais la forte dynamique constatée depuis 4 ans inquiète. Ces derniers mois, les études et guides se multiplient pour démontrer que les promesses énergétiques et écologiques sont tenues dans le respect de pratiques agricoles adaptées à la valeur agronomique des digestats.
La filière doit être très attentive à l’acceptabilité locale des projets, à veiller à ce que le niveau de prix proposé par les pouvoirs publics ou les fournisseurs soit suffisant pour que la dynamique se poursuive et permette aux territoires d’exploiter leur potentiel agricole de production de gaz vert, renouvelable et local.
Compte tenu du contexte actuel sur l’énergie gaz avec une réglementation qui se durcit et une image qui se dégrade, comment la filière de la méthanisation peut aider à valoriser l’avenir du gaz ?
En effet, malgré les presque 6 TWh de gaz injecté, peu de français savent que du gaz vert est disponible en quantité et qu’il offre la possibilité de décarboner facilement leurs usages. Une des raisons de l’acceptabilité locale sera l’appropriation par les usages.
Chez FGR et avec toute la filière, nous menons une réflexion sur comment faire la promotion du gaz vert afin d’inscrire le gaz et les usages associés comme des valeurs sûres de la transition énergétique : chauffage des locaux, cuisson et de plus en plus mobilité.
Les objectifs sont multiples :
- faire le lien entre une production locale et renouvelable jusqu’au consommateur final dans une économie circulaire de proximité ;
- rassurer sur la compatibilité de tous les équipements avec le gaz vert ;
- amener le consommateur à demander une offre de fourniture de gaz vert, ce qui aidera à inciter les pouvoirs publics à poursuivre le financement des projets de production.