3 questions à Florence Lievyn, Responsable des affaires publiques et des programmes chez Sonergia

Des usages énergétiques dans le bâtiment à l’efficacité énergétique, il n’y a qu’un pas que vous avez franchi…

Je suis tombée dans l’énergie il y a un peu plus de 7 ans désormais et après avoir œuvré pour Coénove jusqu’en 2021, ai rejoint le spécialiste en financement de l’efficacité énergétique qu’est Sonergia. Beaucoup de sujets partagés finalement et un pilier commun qu’est le bâtiment. Avec plus de 40% de l’énergie consommée en France dans ce secteur, il est très naturel que tant les énergéticiens, les industriels que les acteurs des économies d’énergie s’y arrêtent. Grâce au dispositif des certificats d’économies d’énergie, les CEE, mais également via MaPrimeRénov’, Sonergia apporte au quotidien des soutiens financiers à l’ensemble des consommateurs d’énergie afin de les inciter à réduire leur consommation dans la durée au travers de la réalisation de travaux. Isolation, changement d’un système de chauffage obsolète, ventilation ou encore mise en place d’une régulation, les postes de travaux sont nombreux pour améliorer l’efficience de son logement.

Comment voyez-vous l’évolution du marché de la rénovation énergétique des bâtiments dans les prochaines années ?

A l’heure actuelle, le marché est tiraillé entre l’ambition de mettre en œuvre la rénovation globale telle qu’attendue par l’Etat et la réalité de terrain où le mono-geste reste la norme. Si tous les acteurs sont bien conscients qu’il faudrait aller vers de la rénovation globale ou a minima performante, les coûts de cette dernière sont souvent le 1^er frein à sa réalisation. La mise en oeuvre de ces travaux en site occupé n’est pas non plus un facteur facilitant. A cela viennent se surajouter la question de la disponibilité des matériaux notamment dans le génie climatique mais également de la coordination entre les différents corps de métiers appelés à intervenir sur un chantier de rénovation globale et de qui porte la responsabilité en cas de sinistre. On comprend dès lors que ces rénovations restent pour le moment limitées à quelques milliers par an quand il en faudrait plusieurs centaines de milliers pour atteindre nos objectifs de 2050

Les attentes des bénéficiaires à qui vous délivrez au quotidien des primes CEE ont-elles évoluées ?

Les flambées des prix de l’énergie fait que nous sommes face à des publics mieux informés et pour qui la réalisation de travaux devient désormais une nécessité quand elle était jusqu’alors plutôt tirée par une recherche d’un meilleur confort du logement. Concernant les solutions technologiques, si nous prônons la neutralité chez Sonergia, nous ne pouvons que constater que les niveaux de primes, tant CEE que MPR, orientent fortement le choix des consommateurs qui vont regarder le reste à charge avant de prendre leur décision. On voit ainsi très fortement progresser les équipements EnR telles que les chaudières biomasse et les PAC, avec une émergence timide mais présente des PAC hybrides. Beaucoup de ménages souscrivent à l’idée d’avoir un équipement en relève ne serait-ce qu’en cas de panne pour conserver chauffage et eau chaude.