3 questions à Roland Bouquet, Président national du SYNASAV

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Le SYNASAV a changé d’identité visuelle tout récemment, nouveau logo, nouvelle baseline, pouvez-vous nous en dire plus sur ce changement ?

La mission du SYNASAV est d’accompagner nos adhérents, c’est donc en toute logique que le SYNASAV poursuit son évolution pour toujours mieux porter la voix des professionnels de la maintenance et des services en efficacité énergétique au cœur des ambitions de la transition énergétique et notamment sur le chemin de la décarbonation.

Nos activités évoluent, même si notre cœur de métier reste l’entretien des chaudières gaz dans l’existant, l’entretien des VMC est en plein essor avec les sujets liés à la QAI (Qualité d’Air Intérieur) et du confort d’été avec la climatisation réversible.

Il existe également de nouveaux équipements tels que la pompe à chaleur qui se développe dans le neuf en maison individuelle sur lequel le SYNASAV se doit de se positionner pour assurer les mises en services, les entretiens et les dépannages. Ce nouveau marché demande une importante transformation des métiers qui nécessite l’accompagnement des techniciens par de la formation afin de réussir ce transfert technique de compétences.

 

Quelles sont les actions que le SYNASAV engage pour décarboner les solutions de chauffage ?

Il faut savoir que 80% des systèmes entretenus aujourd’hui par le SYNASAV sont des chaudières au gaz ou au fioul.

Dans le cadre de la rénovation des bâtiments, nous pensons que la décarbonation se fera en priorité par le remplacement des vieilles chaudières fioul ou gaz par des chaudières gaz THPE. Ce sont des équipements matures dont les coûts de maintenance sont maitrisés et qui permettent de générer immédiatement des économies d’énergie et d’émissions de GES. C’est une première étape significative vers la décarbonation avec le meilleur rapport qualité prix. La décarbonation se poursuivra alors avec le développement de l’injection de gaz renouvelable dans les réseaux.

Et quand il n’y a pas de réseau de gaz à proximité, en zone extra urbaine par exemple, nos techniciens de maintenance préconisent la substitution des chaudières fioul par un équipement de type PAC hybride fioul ou gaz et l’installation d’une cuve propane dans ce cas. La PAC hybride présente de nombreux avantages pour le client, il bénéficie de l’utilisation des deux énergies au meilleur moment en fonction des températures extérieures grâce à des régulations intelligentes et d’une sécurité de fonctionnement des usages. C’est une solution particulièrement adaptée qui a toute sa place dans la rénovation des maisons.

D’une manière générale, les entreprises du SYNASAV apportent au consommateur les meilleurs conseils lors de son choix énergétique (technologie pour son chauffage et production d’eau chaude sanitaire). Il n’y a pas de solution universelle et nos experts vont s’adapter à la situation individuelle du client pour préconiser la meilleure solution alliant décarbonation et confort.

 

Enfin, comment se traduit cette évolution au sein même du SYNASAV ?

Nous portons un projet de référencement d’une fiche CEE sur les actes de désembouage. Le dossier a été validé par l’ATEE et se trouve aujourd’hui sur le bureau de l’ADEME. Il faut savoir que 34% des pannes sont dues à un problème de qualité d’eau dans le réseau de chauffage. Ce qui génère bien entendu des surconsommations pour le client et de nombreux déplacements de nos techniciens pour le dépannage. Cet acte nécessaire pour l’amélioration des performances de chauffage apporterait également, s’il est reconnu par une fiche CEE, une compensation de la perte du coup de pouce des chaudières gaz.

Au sein même du SYNASAV, des actions sont mises en place pour la décarbonation : par exemple le zéro papier et la préférence aux visioconférences. Concernant les déplacements de nos techniciens qui représentent au total 15 000 véhicules et plus de 360 millions de Kms parcourus par an, nous avons également engagé une réflexion pour basculer nos flottes vers du bioGNV ou du bioGPL.

Enfin, notre récente nomination au CSCEE (Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique) démontre notre engagement et la reconnaissance, par les pouvoirs publics, de notre expertise. Nous aurons à cœur de soutenir au sein de cette instance la clause de revoyure de la RE2020 notamment dans le collectif et défendre la place du biogaz dans les solutions de chauffage des bâtiments.