Biogaz et biométhane injecté dans le réseau gaz, une énergie renouvelable à part entière

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Intérêts et enjeux de la filière valorisant le biogaz en chaleur et en électricité

Par le biais d’une fermentation anaérobique (sans oxygène) de matières organiques, la méthanisation permet de produire du biogaz principalement à partir des déchets issus de l’agriculture et de l’industrie alimentaire, ainsi que des ordures ménagères. Le biogaz ainsi produit peut être valorisé en chaleur et en électricité, via le procédé de cogénération ou après une phase d’épuration, être injecté dans les réseaux de gaz naturel.

Pour atteindre l’objectif 2030 de 32 % d’énergies renouvelables dans notre mix énergétique, l’État a adopté la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) en 2020. Elle a pour but de fixer des objectifs à chaque filière d’énergie renouvelable couvrant des périodes successives de cinq ans. Elle fixe les objectifs à atteindre pour 2023 et 2028.

La PPE prévoit 14 TWh PCS de consommation de biogaz en 2023 et entre 24 et 32 TWh PCS en 2028 ; cela représente une perspective de 7 % de renouvelable dans la consommation de gaz en 2030 alors que l’objectif de la Loi de Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 est d’atteindre 10 % de gaz renouvelables dans la consommation en 2030.

Par nature prévisible, la quantité d’énergie produite via la méthanisation ne dépend pas des aléas climatiques mais uniquement de la quantité de matières introduites dans le digesteur. Elle est de fait, contrairement aux énergies électriques renouvelables, non variable et non intermittente.

La production de biogaz permet de diminuer la quantité de déchets organiques à traiter par d’autres filières et ainsi réduit la pollution au niveau local. En outre, elle représente une ressource agronomique non négligeable, la production de digestat, le résidu de la méthanisation, pouvant se substituer aux engrais chimiques.

La méthanisation agricole participe à l’amélioration du bilan environnemental des exploitations : directement, par le captage des émissions de méthane liées aux effluents d’élevage ; indirectement, par sa transformation en chaleur et ou électricité en substitution d’installations existantes et ses possibilités d’utilisation dans les transports comme biocarburants.

En s’inscrivant dans la logique de développement durable et de l’économie circulaire, la filière constitue une source d’emplois locaux et non délocalisables. Selon le Club-Biogaz ATEE, on estime à 16 000 le nombre d’emplois (directs et indirects) pouvant être créés dans les 5 ans par la filière.

Atouts et enjeux du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel

Avec un contenu carbone de 23,4 gCO2eq/kWh PCI, le biométhane présente un bilan très favorable en matière de réduction des gaz à effet de serre, comparable à celui des énergies renouvelables électriques et thermiques.

Injecté du biométhane dans le réseau de gaz naturel permet de le consommer dans des zones plus éloignées du lieu de production et/ou de le stocker dans les stockages souterrains en cas de faible demande (été).

Ainsi aisément transporté et acheminé, sur de longues distances, à moindre coût, dans le réseau de distribution, le biométhane renforce la sécurité d’approvisionnement du consommateur final.

Le biométhane réduit de surcroît la dépendance énergétique de la France et améliore la balance énergétique française en limitant le recours aux importations de gaz naturel et en réduisant l’exposition à la volatilité des prix.

Dans les transports, le biométhane est substituable aux carburants traditionnels, le bioGNV étant un carburant renouvelable et local.