12émes Rencontres pour les Energies Renouvelables, le 30 novembre 2021 à Paris

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Comment accélérer le développement des énergies renouvelables ? Comment faire face au défi de l’acceptabilité ? Quels chantiers prioritaires pour le prochain quinquennat ? Autant de questions qui ont nourri les réflexions et les échanges sur la place que les énergies renouvelables occuperont à 2050.

Parmi les nombreux experts présents, Bernard Aulagne, président de Coénove a éclairé les débats sur l’opportunité que le gaz vert constitue pour abaisser l’impact environnemental des bâtiments.

Le bâtiment représente 17 % des émissions directes de GES, c’est 28 % si on y ajoute la production liée à l’électricité. Dans le bâtiment, la consommation de gaz s’élève aujourd’hui à 243 TWh et concerne 10 millions de clients dans le résidentiel et s’appuie sur 230 000 kilomètres de réseau, déjà amortis et propriété des collectivités locales. Décarboner le bâtiment passe donc par la décarbonation du gaz et non par son exclusion !

Comment ?

Le premier enjeu, c’est bien l’efficacité énergétique, et cela vaut pour toutes les énergies. Pour le gaz, nous visons une baisse d’au moins 60%. Cette réduction drastique des consommations est liée à l’efficacité énergétique, notamment la rénovation performante des bâtiments. On assiste aujourd’hui à une envolée des prix des énergies. Or, le meilleur moyen de maîtriser sa facture est de maîtriser sa consommation, voire de la faire baisser. C’est possible, par exemple, en renouvelant l’équipement : actuellement, le parc de chaudières individuelles gaz ne compte que 40 % de chaudières à très haute performance énergétique (THPE). Changer sa chaudière ancienne par une chaudière THPE, c’est une économie immédiate d’au moins 30%, c’est donc un investissement efficace qui permettra ensuite d’aller vers du gaz vert.

De plus, dès aujourd’hui, alors que des alertes sont déjà lancées par RTE pour le passage de la pointe électrique de l’hiver 2022, il existe d’autres solutions comme la pompe à chaleur (PAC) hybride, éligible aux aides de l’Etat, qui apporte des avantages supplémentaires comme la moindre sollicitation du réseau électrique en période de grands froids.

Qu’apporte le gaz renouvelable au secteur du bâtiment ?

La présence du gaz renouvelable élargit le choix donné aux consommateurs, avec une conversion simple du gaz naturel au biométhane, puisque le biométhane passe dans les mêmes réseaux et utilise les mêmes chaudières : les chaudières THPE de nouvelle génération sont directement adaptables pour passer du gaz naturel au biométhane.

L’intérêt de l’utilisation du gaz renouvelable dans le bâtiment est, en premier lieu, la baisse des émissions de GES

Le contenu carbone du biométhane, c’est 23,4 grammes par KWh. Le gaz naturel, c’est 243 grammes. L’électricité dans la RE2020, c’est 79 grammes. L’enjeu est donc évident pour contribuer à la diminution des GES. Il présente, de plus, par rapport à d’autres énergies renouvelables électriques, l’intérêt d’être stockable.

Concrètement enfin, comment verdir le bâtiment avec le gaz ?

Il existe plusieurs types de gaz renouvelables : biométhane, méthane de synthèse, hydrogène.

Le biométhane est aujourd’hui la filière la plus mature, appelée à se développer dès maintenant, car ne posant pas de problèmes de conversion.

Pour l’hydrogène, les choses sont plus complexes pour l’adaptation des réseaux comme pour celle des équipements. Des réflexions sont en cours, de type réseaux dédiés autour des écosystèmes de développement pour l’industrie et la mobilité. Concernant les équipements, les textes européens à venir prévoient que les chaudières mises sur le marché à partir de 2029 devront être 100 % « H2-ready ». On le voit : la chaudière a encore de beaux jours devant elle.

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  • 12es Rencontres pour les Énergies renouvelables

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