Construire l’avenir du gaz avec les gaz verts
Biométhane : un gaz 100 % renouvelable et local
Indispensables à la transition énergétique, les gaz verts s’inscrivent dans une dynamique de croissance favorable à la décarbonation de notre économie. Gaz renouvelable, biogaz ou biométhane, les termes utilisés pour désigner les gaz verts sont multiples. Alors, de quoi s’agit-il vraiment ?
Le biométhane est un gaz renouvelable, produit localement à partir de la méthanisation de déchets organiques. Ce procédé permet de produire du biogaz qui, une fois épuré et odorisé se substitue au gaz naturel dans tous ses usages – chauffage, cuisson, mobilité, industrie, etc. – et le digestat, engrais naturel qui peut être épandu et permettre un retour au sol de la matière organique.
En dix ans, les volumes de biométhane injectés dans les réseaux de gaz sont passés de quelques GWh à 11 TWh en septembre 2023. Plus de 600 unités de méthanisation, réparties sur l’ensemble du territoire national injectent du biométhane. C’est l’équivalent de la production de deux centrales nucléaires ou encore l’équivalent de 2,7 millions de logements neufs.
La méthanisation sera une des filières majoritairement contributrices de l’atteinte du premier objectif de 20 % de gaz vert dans la consommation française en 2030.
Dans un avenir proche, d’autres technologies viendront compléter les moyens de produire des gaz verts. Des premières unités de production de biométhane par pyrogazéification sont en cours de développement. Elles permettront de transformer en gaz de synthèse injectable dans les réseaux des résidus et déchets solides. Une opportunité pour la valorisation des déchets ménagers notamment.
À plus long terme, le power-to-gas (qui permet de produire un gaz de synthèse à partir du stockage d’électricité renouvelable) et la gazéification hydrothermale (conversion thermochimique à haute pression et haute température de déchets organiques humides ou liquéfiés) complèteront la production. Avec une consommation de gaz estimée autour de 250 TWh en 2050 et un potentiel de gisements de gaz renouvelable avéré de l’ordre de 320 TWh (hors hydrogène), l’objectif de 100 % de gaz verts en 2050 est parfaitement réaliste (cf. « Perspectives Gaz 2022 » des opérateurs gaziers GRTgaz, GRDF, Teréga et Gaz&Territoires | grtgaz.com : Perspectives Gaz 2022 | grtgaz.com )
De multiples externalités positives à valoriser
Si le bénéfice du biométhane se pose en évidence au regard du climat et de la décarbonation, sa production répond à plusieurs enjeux environnementaux, sociaux et économiques et génère de nombreuses externalités positives.
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Au service de la transition écologique
La filière biométhane permet réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre : division par dix des émissions de gaz à effet de serre comparé au gaz naturel (23,4 g CO2eq/KWhPCI). Elle participe activement à la décarbonation des territoires.
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Au service de la sécurité d’approvisionnement du pays
Par leur caractère stockable, les gaz verts permettent d’assurer la sécurité d’approvisionnement du pays, en particulier lors des appels de puissance en période de pointe hivernale. Dans le secteur du bâtiment, fortement thermosensible, c’est un atout pour passer les vagues de froid prolongées, qui nécessitent de faire appel à nos capacités de stockage inter-saisonnier.
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Au service des territoires et de l’économie circulaire
La méthanisation s’inscrit dans un circuit économique court : les matières premières nécessaires à la production de biométhane sont issues des territoires. Ses principaux intrants sont les déchets agricoles, les déchets de l’industrie agroalimentaire et, progressivement, les déchets ménagers qui peuvent ainsi être valorisés en énergie 100 % renouvelable.
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Au service de la transition de l’agriculture
Le digestat issu de la méthanisation est un engrais organique naturel qui peut être épandu sur les terres agricoles. Il permet de réduire les engrais minéraux d’origine fossile ou les engrais azotés de synthèse.
La méthanisation fournit également un débouché pour les cultures intermédiaires plantées pour protéger les terres et améliorer le stockage du carbone dans le sol.
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Au service de l’économie et de l’emploi local
Vecteur de dynamisme économique, la production de gaz verts apporte un revenu stable et complémentaire aux agriculteurs (sachant que 80 % des projets de méthanisation sont portés par les agriculteurs).
De plus, sa production leur permet de créer 3 à 4 emplois locaux et non délocalisables par site.
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Au service de la souveraineté énergétique
Produit localement à partir de résidus agricoles, d’effluents d’élevage et de déchets des territoires, les gaz verts sont fabriqués en France. Son potentiel de développement fait des gaz verts un atout pour l’indépendance énergétique de notre pays.
Consulter l’avis des experts de l’ADEME (cahier technique octobre 2023) : Avis technique Méthanisation (ademe.fr)
« Acteur engagé gaz vert », une mention pour soutenir le déploiement des gaz verts en France
Si le gaz vert bénéficie d’une image très positive et est devenu la deuxième énergie préférée des Français (1), la connaissance reste partielle, notamment par le grand public. Un Français sur quatre ignore qu’il s’agit d’une énergie renouvelable. Et parmi ceux qui savent ce qu’est un gaz vert, ils sont à peine plus d’un sur deux à savoir qu’il est compatible avec leurs équipements. D’importants efforts d’information et de pédagogie doivent encore être menés pour que le gaz vert poursuive sa belle dynamique et soit adopté.
C’est pourquoi toute la filière s’est mobilisée, à l’initiative de Coénove, pour créer la mention « Acteur engagé gaz vert », qui se décline en fonction des métiers de ces acteurs. On peut ainsi être « Installateur engagé gaz vert », « Promoteur engagé gaz vert », « Bailleur engagé gaz vert » ou encore « Territoire engagé gaz vert » et contribuer ainsi au développement du gaz vert et à la transition énergétique du bâtiment.
Mettant en avant le caractère renouvelable et local, cette mention est soutenue par les fabricants et les installateurs, qui jouent un rôle clé pour expliquer la compatibilité des matériels avec le biométhane. Une étiquette « Compatible gaz vert » peut ainsi être apposée sur tous les équipements (chaudières, PAC hybrides, cuisinière, chauffe-eau) fonctionnant au gaz. Associée à un QR code qui renvoie vers le site www.choisirlegazvert.com, elle incite chaque usager à s’informer sur le gaz vert.