3 questions à Jean-Christophe Repon, Président de la CAPEB

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A l’occasion de la lettre ouverte de la CAPEB adressée à la Première Ministre, dans le cadre de la réforme du dispositif MaPrimeRenov’ au 1er janvier 2024, le Président Jean-Christophe Repon a accepté de répondre aux questions de Coénove.

Dans le contexte de la crise difficile que traverse la filière du bâtiment, quels sont d’après vous les enjeux en 2024 pour espérer une amélioration ?

Il est essentiel de libérer le potentiel des entreprises artisanales du bâtiment et de leurs clients. Les TPE sont trop peu nombreuses aujourd’hui sur le marché de la rénovation énergétique parce que les dispositifs qui permettent d’y accéder sont trop complexes. Les conditions d’octroi des aides publiques sont également un frein au développement de l’activité des entreprises puisqu’elles laissent un reste à charge conséquent pour les ménages et ne les incitent donc pas à faire des travaux.

 

La révision du dispositif d’accompagnement de la rénovation MaPrimeRénov’ a fait l’objet d’une vive réaction de la CAPEB, pouvez-vous nous en dire plus sur ce que vous proposez ?

En effet alors qu’il faudrait encourager plus d’entreprises à s’engager dans la rénovation énergétique, plus de particuliers à réaliser des travaux, et utiliser toutes les solutions techniques disponibles, la réforme fait exactement l’inverse. La CAPEB avance des propositions simples, opérationnelles et qui n’induisent aucun coût pour l’Etat : un Certificat de Conformité Rénovation Energétique post travaux, un parcours de travaux de 3 à 5 ans, un PGE vert pour financer le reste à charge, l’éligibilité des occupants de passoires thermiques aux aides même en cas de réalisation de mono-gestes, compatibles avec une rénovation globale. Nous demandons au Gouvernement d’encourager les GME pour que ces marchés ne soient pas réservés aux seules entreprises générales. Nous militons également pour qu’aucune solution technique pertinente ne soit écartée au profit d’un seul type d’équipement et d’énergie.

 

En signant la charte « Mention Gaz Vert » de Coénove en juin 2023, vous avez rejoint le collectif des acteurs engagés à défendre la mixité énergétique dans le bâtiment, quelles sont vos convictions sur le sujet ?

La CAPEB soutient les objectifs ambitieux de neutralité carbone que la France s’est fixée à l’horizon 2050. En ce qui concerne les efforts à réaliser par le secteur du bâtiment et à fortiori dans le domaine de la rénovation, la CAPEB à toujours prôné la mixité énergétique. En effet, il ne sera techniquement pas possible d’installer partout des PAC. Des alternatives efficaces et pertinentes doivent être possibles pour tenir compte des spécificités des bâtiments existants mais aussi pour permettre au consommateur de conserver sa liberté de choix.

C’est pour cette raison que la CAPEB a décidé de soutenir tout naturellement la démarche « Mention Gaz vert ». L’ensemble des acteurs de la filière doivent se mobiliser pour le développement et la promotion de cette énergie renouvelable qui doit à terme se substituer au gaz 100% fossile. Le gaz renouvelable est une énergie de plus en plus disponible, compétitive, qui ne nécessite aucune adaptation des équipements. 

Que ce soit avec les chaudières THPE et les PAC hybrides, la CAPEB est convaincue que le gaz renouvelable, aussi bien celui en réseau qu’en citerne, est une énergie qui doit avoir toute sa place dans le mix énergétique de demain.

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