SFEC : la contribution de Coénove au run1 du GT Bâtiment
Publié leContribution de Coénove au GT bâtiment sur la restitution du 1er run du scénario V1
Lors d’un webinaire en date du 20 juin 2022, la DGEC a présenté les hypothèses et résultats de la modélisation des bâtiments résidentiels tertiaire – scénario V1 (1er run). L’association COENOVE qui rassemble des acteurs majeurs de l’efficacité énergétique dans le bâtiment – énergéticiens, industriels et organisations professionnelles – souhaite apporter sa compréhension et ses commentaires sur les points-clés repris dans la présente note.
Commentaires généraux
Dans le cadre du GT Bâtiments, Coénove ainsi que d’autres contributeurs ont fait des propositions de mix de chauffage plus diversifié que la seule voie de l’électrification massive des usages chauffage, eau chaude, cuisson …
Nous constatons avec surprise qu’aucune de ces recommandations n’a été prise en compte.
Tout d’abord, nous sommes très étonnés que ce premier run non seulement ignore complétement la nécessité de vérifier le bouclage offre-demande électrique dans ce schéma faisant la part belle à l’électricité, mais de plus ignore aussi le fait que les scénarios de RTE et l’ADEME s’appuie assez largement sur la PAC hybride pour la flexibilité qu’elle apporte au système électrique en période froide.
Par ailleurs, nous sommes aussi surpris de constater que cette modélisation ignore toujours que la PAC électrique ne pourra pas être déployée dans toutes les configurations de logements et en particulier dans les appartements chauffés individuellement par une chaudière, dans certains logements en milieu rural du fait de la faiblesse du réseau électrique pour satisfaire des puissances de PAC qui peuvent importantes, mais aussi en milieu urbain, en raison du manque de place, de problèmes de bruit, voire de l’architecture du bâtiment. Un mix diversifié de solutions utilisant l’électricité et l’ensemble des ENR dont le gaz renouvelable est beaucoup plus réaliste.
Enfin, nous sommes surpris de constater que les gisements des gaz renouvelables ne sont toujours pas considérés et que la part du gaz renouvelable dans le résidentiel n’a pas évolué par rapport à la SNBC-2. Nous ne comprenons pas que les hypothèses non seulement sous-estiment le potentiel avéré de biométhane mais de plus ignorent le potentiel des autres technologies.
Coénove tient à rappeler que GRTgaz, GRDF, France Gaz Renouvelable et les clubs Biogaz, Pyrogazéification, Power-to-gas de l’ATEE ont procédé à une analyse approfondie des potentiels français de production de gaz renouvelables et plus particulièrement de méthane renouvelable à l’horizon 2050. Cette analyse des études existantes permet de conclure que la France dispose d’un potentiel mobilisable de production de méthane renouvelable de l’ordre de 420 TWh PCS à l’horizon 2050, s’appuyant sur l’ensemble des technologies existantes : la méthanisation, la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale et la méthanation et qui respecte la priorité donnée aux usages alimentaires et matière. Ce potentiel est conséquent et contredit la perception de la DGEC selon laquelle le gaz renouvelable resterait une ressource rare !
En conclusion, Coénove demande :
- La vérification du bouclage offre-demande d’électricité sur la base des hypothèses actuelles du run1 et le calcul de la pointe nette en période froide
- L’intégration des PAC hybrides dans tous les scénarios de base en prenant en compte 2,5 millions de PAC hybrides à l’horizon 2050 (cf. scénarios prospectifs RTE)
- La prise en compte des potentiels de ressources des différents gaz renouvelables à 2050 en considérant l’ensemble des technologies (méthanisation, pyrogazéification, gazéification hydrothermale et méthanation)
- La prise en compte d’un scénario gaz considérant 100 TWh de gaz renouvelable alloué au bâtiment, soit 80TWh dans le résidentiel et 20TWh dans le tertiaire. Selon une étude[1] réalisée par Coénove, ce scénario parfaitement compatible avec les gisements de gaz renouvelables décrits plus haut permet de réduire la pointe électrique nette de 8GW pour un coût comparable.
- Une évaluation des coûts globaux des scénarios de base et hybrides et des différentes sensibilités, permettant leur comparaison et d’évaluer leur soutenabilité.
[1] hypothèses : stabilité du nombre de logements raccordés en gaz jusqu’en 2050 (11,7 millions de logements) un mix de solutions diversifié basé sur 4 millions de PAC hybrides, 7,7 millions de chaudières-PAC
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